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Animations webcam 2012 – 2024

Sur plusieurs sites du Parc naturel Pfyn-Finges, nous observons les changements du paysage. En collaboration avec l’Université de Fribourg nous avons documenté à l’aide de webcams ces processus.

Rhône sauvage et crû historique

Deux crues historiques les 21/22 juin et les 29/30 juin 2024

Les laves torrentielles récurrentes de l’Illgraben chargent le Rhône en sédiments qu’il peine ensuite à évacuer. A l’aval de la confluence, la morphologie du fleuve est tressée, caractéristiques des cours d’eau à forte charge sédimentaire. 

Au gré des crues et de la remobilisation des sédiments, le tressage se modifie. Des bras s’ouvrent, d’autres sont abandonnés. Des îlots se créent, d’autres sont détruits.

En juin 2024, deux crues se succèdent vers la fin du mois, à une semaine d’intervalle, atteignant des débits que le fleuve n’a plus connu depuis octobre 2000. La première crue, les 21-22 juin, a un impact perceptible, mais encore limité. La seconde, dans la nuit du 29 au 30 juin, plus brève, mais plus importante en termes de débit, provoque un remaniement conséquent du lit du fleuve. De nombreux îlots disparaissent du lit du cours d’eau. D’une manière générale, le lit actif du Rhône s’est élargi et s’est en partie réhaussé.

Chronologie Rotten, Loèche 2024

Événement de crue de juin 2024

Glacier rocheux Furggentälti/Gemmi

Mesures 1995 - 2024

  • Vitesse 0,5 m/ans (1995) - 2-3 m/ans(2024)
  • Température annuelle en surface +0,7°C (1995) - +2.3°C (2024)

Le pergélisol (permafrost) est un terrain dont la température demeure inférieure à 0°C durant l’année entière. Ce sont des conditions qui sont rencontrées en général au-dessus de 2'400 m d’altitude environ ou quelques centaines de mètres plus haut dans les versant ensoleillés. Lorsqu’une accumulation de débris épaisse d’au moins 15 à 20 m est ainsi gelée, elle se met en mouvement, formant progressivement ce que l’on appelle un glacier rocheux. Le processus de formation est long, s’étendant sur des siècles ou des millénaires. L’élévation de la température de l’air, particulièrement marquée depuis la fin des années 1980, se répercute progressivement dans le sol. Le pergélisol se réchauffe et sa température s’approche de 0°C. Le terrain gelé devient plus ductile et se déforme plus facilement. La vitesse du glacier rocheux tend à s’accélérer.

Dans le vallon du Furggentälti, l’évolution d’un glacier rocheux est suivie en détail depuis la fin des années 1990. Alors que sa vitesse était de l’ordre de 0.5 m/an durant les décennies précédentes, celle-ci s’est fortement accrue pour atteindre 2 à 3 m/an. Depuis 1995, la température moyenne annuelle de la surface du glacier rocheux est de +0.7°C et se réchauffe d’environ 0.5°C par décennie. Entre 2023 et 2024, elle a atteint une valeur record de +2.3°C. Ces conditions ne permettront pas la préservation du pergélisol à long terme. Dans les décennies à venir, la glace encore présente dans le sol va fondre et le glacier rocheux progressivement s’arrêter. Un tel processus est déjà en cours dans la partie terminale du glacier rocheux.

La webcam installée sur le versant opposé permet de visualiser les mouvements rapides du glacier rocheux depuis 2012, ainsi que l’atténuation des déplacements dans la partie terminale de la formation.

Les observations faites sur le glacier rocheux de Furggentälti/Gemmi, même si elles sont leurs spécificités, sont illustratives de l’évolution qui touche la majorité des nombreux autres glaciers rocheux actifs des Alpes (il y en a plusieurs milliers uniquement en Suisse) et des versants gelés d’altitude.

Le monitoring de ce site a été initiée par l’Université de Berne dans les années 1980. Elle a été reprise en charge par l’Université de Fribourg en 2010, avec le soutien de l’association Pro Gemmi et PERMOS, le réseau suisse d’observation du pergélisol.

Furggentälti / Gemmi

Glacier de Turtmann, un glacier qui s’en va

Mesures 2012 - 2024

  • Retrait d’environ 1 km (20% de la longueur totale)

Depuis les crêtes sommitales du Bishorn, le glacier de Turtmann était encore long de près de 5.5 km au moment de l’installation de la webcam sur la cabane de Turtmann en 2012.

La séquence d’images retrace un retrait d’environ 1 km et une réduction de la longueur du glacier proche de 20% en l’espace de 11 ans.

Plus d’infos sur le réchauffement climatique et retrait des glaciers

 

La disparition du glacier de Tourtemagne en accéléré